Chaque trimestre, UCM questionne les indépendants et les PME de Wallonie et de Bruxelles pour reccueillir leur perception de l'activité économique. Le troisième trimestre 2022 est catastrophique. Le niveau de confiance est en pleine dégringolade, près de cinq entrepreneurs sur dix estiment que la situation de leur entreprise est très préoccupante. 

Quels sont les enseignements de cette étude ?

Pas moins de 920 indépendants et chefs d'entreprise ont répondu à nos questions, entre les 11 et 23 octobre 2022. C'est un très bon échantillon. Mais les nouvelles ne sont pas bonnes. L'indicateur qui mesure la confiance des indépendants et des chefs de PME recule de 3,6 points (de 95.0 à 91.4) en un trimestre, un phénomène rarement observé. En dressant l'état des lieux, il faut noter la baisse de la quasi-majorité des indicateurs, mais aussi leur dégradation.

En d'autres termes, de sombres nuages obstruent dangereusement l'avenir de nos entreprises : 

  • Le volume d'activité diminue, à hauteur de 5% en un an. Le commerce et l'horeca sont les secteurs les plus touchés ;
  • Lors du deuxième trimestre 2022, près de trois répondants sur 10 déclaraient un recul de leurs activités. Ils sont aujourd'hui 53,4%. Les perspectives les plus pessimistes touchent (une fois de plus) l'horeca (70,4%), le commerce (64,2%) et la construction (59,1%) ;
  • Les bénéfices/profits s'effondrent pour 62,3% au deuxième trimestre. Ils sont aujourd'hui 73,6% répondants à déplorer un déclin. Parallèlement, près de trois entrepreneurs sur quatre pensent qu'il en sera de même au quatrième trimestre ;
  • Un entrepreneur sur quatre déclare que l'emploi a reculé dans son entreprise... et que cela va continuer, puisque 31,6% pensent encore réduire leur volume d'emploi avant la fin de l'année. Au cours de 2022, l'indice "santé" lissé a déjà été dépassé cinq fois ;
  • L'état des entreprises n'a jamais été aussi mauvais. Au 2ème trimestre, 40,4% des répondants considéraient que la situation de leur entreprise était très insatisfaisante. Ils sont à présent 47,4% à le déclarer. 62% des chefs d'entreprise dans l'horeca et 56,1% dans le commerce estiment que leur entreprise est dans un état préoccupant. 

De manière générale, le coût des matières premières (72,1% contre 37,6% en 2021), l'incertitude de l'environnement économique (70,9% contre 45,2%), le coût du travail (49,9% contre 33,3%), la pression fiscale (47% contre 40,6%) et les difficultés d'approvisionnement et de disponibilité des fournisseurs (33,7% contre 26,7%) constituent les principales entraves au travail des indépendants et des chefs de PME francophones. 

Dans des circonstances où l'incertitude plombe l'activité économique et assombrit les perspectives à court et à moyen termes, il est important que les gouvernements (fédéral et régionaux) entendent le désarroi des PME et reconnaissent leur impuissance à agir seuls face à l'ampleur du cataclysme. Il est urgent de trouver des solutions car nos entreprises sombrent ! Ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur vie personnelle et privée au profit de notre économie méritent davantage de respect. 

En l'état, UCM rappelle qu'il est indispensable d'assurer, pour la survie pure et simple de nos entreprises, l'approvisionnement d'énergie en continu, la liquidation des aides annoncées au plus vite et un retour à un prix raisonnable de l'énergie.