Les chefs d’entreprises et indépendants belges sont soumis à une pression grandissante. Selon une étude récente* réalisée par UCM, plus d’un indépendant sur deux (51 %) cite la surcharge de travail comme une source importante de stress dans son quotidien professionnel. À cette réalité préoccupante s’ajoutent deux autres facteurs couramment dénoncés : la pression fiscale (34 %) et les lourdeurs administratives (30 %). Des obstacles qui minent leur bien-être et freinent leur capacité à se concentrer sur le développement de leur entreprise.

Dans un environnement toujours plus exigeant, la gestion de la charge de travail est un défi majeur pour les entrepreneurs, c’est la première source de stress pour 51% d’entre eux. De la trésorerie tendue (24 %) à la baisse de l’activité commerciale (23 %), en passant par les prestations impayées (22 %), les soucis financiers se combinent aux exigences opérationnelles pour créer un climat d'épuisement. Ces difficultés mettent en péril non seulement la santé mentale des indépendants, mais également la pérennité de leurs activités. 

Sur les 511 indépendants évalués, 164 personnes ayant davantage de stress que de satisfaction ont répondu à des questions supplémentaires sur leur niveau d’épuisement. Les 164 indépendants ont été invités à noter leur état de fatigue et ils ont en moyenne noté leur fatigue à un score de huit sur dix. Un indice révélateur d’une situation de plus en plus critique pour ces entrepreneurs, qui peinent à jongler entre leur passion pour leur métier et les contraintes très lourdes qu’ils rencontrent au quotidien. 

Bien que les facteurs de stress dominent, il ne faut pas négliger nombre d’aspects positifs de l’entrepreneuriat. Ainsi 64 % des répondants indiquent que répondre aux attentes de leur clientèle constitue une véritable source de satisfaction. C’est un facteur clé qui, malgré les nombreux défis, donne un sens au travail des indépendants et les pousse à persévérer dans un environnement de plus en plus difficile.  

Cependant, sans une réduction de la pression fiscale et administrative, cet aspect positif ne suffira pas à compenser l'impact des autres facteurs stressants qui pèsent lourdement sur leur santé. 

« Plus que jamais, UCM alerte sur le bien-être des entrepreneurs. Il s’agit d’une priorité négligée, qui est pourtant cruciale pour la santé des indépendants et, partant, pour la solidité de nos entreprises et notre économie. », explique Renaud Francart, conseiller au Service d’études et expert UCM.


Depuis 2024, un budget de 4 millions d’euros est dédié à la prévention du burn-out. Ce nouveau volet de la sécurité sociale des indépendants a permis à la Caisse d’assurances sociales UCM de développer depuis plus d’un an son programme « J’entreprends mon bien-être » qui consiste à sensibiliser les indépendants et les dirigeants sur ces enjeux et à les guider vers les outils et les accompagnements les plus adaptés à leurs besoins. 

Cependant, ce montant ne représente que 3 euros par an et par indépendant, bien loin des 100 euros alloués aux salariés pour leur protection au travail. UCM appelle à aller plus loin.

 

« Faire davantage de sensibilisation et d’accompagnement, c’était une évidence.  Mais les décideurs politiques doivent également simplifier les démarches administratives, mettre en place le droit à l’erreur, remettre l’administration au service des entrepreneurs, un impératif pour soutenir nos entrepreneurs et préserver leur santé mentale », appelle Renaud Francart.

*511 indépendants clients de la Caisse d’assurances sociales UCM ont évalué leur santé mentale et leur bien-être via un outil en ligne. Baptisé Amarok e-santé, cet outil international analyse les facteurs de stress et de satisfaction liés à leur activité professionnelle. L’enquête a été réalisée entre le 26/06/24 et le 24/09/24.