Chaque année, UCM, Unizo et GraydonCreditSafe mènent un relevé précis de l’activité entrepreneuriale de notre pays.
Les chiffres présentés dans le Starter Atlas 2023 ont été arrêtés le 22 mars 2023. Ils sont ensuite analysés selon les régions et le type d’activités.
Cette photographie donne un état des lieux réel du secteur et des urgences incontournables.
En 2022, 115.645 nouvelles entreprises individuelles et sociétés ont été créées en Belgique. C’est une diminution par rapport à 2021 (-3.5 %).
Des chiffres à relativiser car 2021 avait été une année exceptionnelle avec un nombre record de 119 830 starters. Cette forte croissance (+12.2%) s'expliquait alors en partie par un mouvement de rattrapage post-corona.
Cela dit, la tendance à la baisse s’est poursuivie au premier trimestre 2023, mais de nouveau, la situation n’est pas illogique puisque 2021 était une année « hors normes ».
Aucune province n’échappe à la baisse de créations
Le Starter Atlas met en perspective les résultats de chacune des régions.
C’est dans ce contexte qu’apparaît la baisse du nombre de starters la plus forte en Flandre (-3.6 %), suivie de la région wallonne (-2.6 %). Bruxelles se maintient (-0,4%).
Un focus plus détaillé sur la partie francophone du pays met en lumière une baisse de créations d’entreprises généralisée dans toutes les provinces :
- Le Luxembourg (-5.78 %) et Le Hainaut (-3.95 %) encaissent des reculs supérieurs à la moyenne nationale,
- Namur et le Brabant wallon suivent la tendance pendant que Liège sauve les meubles (-0.25 %),
- Et Bruxelles se stabilise.
C'est en Brabant wallon que la densité entrepreneuriale est la plus forte en Wallonie (près de 10 starters pour 1000 habitants), Luxembourg et Hainaut les moins denses.
Qui et dans quels secteurs ?
- Si la forme juridique de la SRL est la plus répandue et représente plus d’une nouvelle entreprise sur trois (34.53 %), le nombre de starters diminue dans toutes les autres formes juridiques.
- Dans le pays, 4 entreprises sur 10 ont été créées par des femmes.
- En Belgique, près de deux nouvelles entreprises sur cinq (39,7%) sont actives dans les services.
Suivent ensuite les professions libérales (16,2%) avec une prédominance « intrinsèque » du secteur médical. - A noter qu’en dehors de l’Horeca (9,17%) et des services (+2,44%), tous les groupes sectoriels enregistrent des baisses.
Les reculs les plus importants sont enregistrés dans le commerce de gros et de détail, l’industrie, la construction, le transport et les professions libérales. - A l’inverse, les bureaux de Conseil, les activités de revalidation ambulatoire et la construction constituent le top 3 des secteurs d’activité des créateurs.
Près de 7 entreprises sur 10 ont 5 ans
Après avoir atteint 85 % l’année dernière, on en revient à des proportions proches de celles observées lors des 15 dernières années (68,9% en moyenne pour la période 2016-2021).
C’est à Bruxelles où les entreprises de cinq ans au moins sont les plus nombreuses (66.1 %) avant la Flandre et la Wallonie.
Le taux de survie le plus faible en Wallonie est enregistré en Hainaut (63,9%) et le plus élevé dans le Brabant wallon.
Le commerce de gros (77,3%), l’industrie (71,2%), la construction (70,7%) sont les secteurs où le taux de survie à 5 ans est le plus élevé. A l’inverse, le transport, l’Horeca et le commerce de détail sont les secteurs avec les pires taux de survie à 5 ans.
Près de 3 entreprises sur cinq créées en 2018 ne montrent pas de faiblesses financières significatives, les entreprises en personne physique se portent en moyenne mieux que celles en personne morale.
A noter que les starters wallons et bruxellois engagent plus vite un collaborateur au cours de la première année d’existence de l’entreprise que les flamands. Si le pourcentage faiblit au fil des années (7.1), une des pistes d’explication se trouve peut-être dans le nombre croissant de freelancers.
« Chez UCM, nous sommes particulièrement préoccupés par les résultats du Starter Atlas 2023. Le nombre de starters diminue – une première depuis dix ans - , le nombre de freelances augmente, l’embauche se fait plus tardive. Sans doute pour réduire les coûts salariaux, mais avec un impact certain sur la santé des indépendants. Le volet bien-être des indépendants doit être abordé, tant dans les discussions en matière de protection sociale des indépendants, que dans les débats relatifs à la réforme du marché du travail, de la formation ou de la fiscalité. C’est un combat important qu’UCM mène en ce sens ! La situation du commerce de détail ou de l’HORECA, doit également nous interpeller. Si les modes de consommation évoluent aujourd’hui (e-commerce,…) un soutien, un accompagnement du gouvernement ainsi qu’un monitoring renforcé sont nécessaires pour ces secteurs fragilisés ! UCM est à leurs côtés. »
Arnaud Deplae, secrétaire général UCM.
Nos principales recommandations UCM
- Préserver le statut social des travailleurs indépendants (cotisations, droit passerelle, pension…) – un travail qui a particulièrement été mis en avant ces dernières années,
- Sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat au travers notamment de l’intégration de l’Esprit d’Entreprendre dans les cursus scolaires à partir du primaire, mais également dans les filières d’apprentissage en alternance,
- Enseignement/Formation aux compétences entrepreneuriales pour les cursus ingénieurs et/ou techniques,
- Soutien à la valorisation/transformation des mémoires et thèses de doctorat en créations d’entreprises,
- Promouvoir et valoriser de l’entrepreneuriat féminin,
- Faciliter des démarches de création d’entreprise pour les migrants, via la reconnaissance de titres, diplômes et compétences acquis à l’étranger,
- Soutenir les employeurs :
- Maintien des réductions de cotisations sur le 1er engagement – Cette mesure est spécialement illustrée par la tendance baissière du taux de starters qui engagent après 1,5 et 10 ans,
- La pression sur les coûts salariaux reste une préoccupation majeure ; remise en question de la procédure et de la fréquence du mécanisme d’indexation des salaires.