Dès cette année, un euro payé par un indépendant pour sa pension aura la même valeur qu'un euro payé par un salarié. Cela signifie qu'à terme, les montants des retraites seront les mêmes, proportionnels aux cotisations, quel que soit le statut.
Pour UCM, c'est l'aboutissement de quatre ans d'efforts pour convaincre les partis de la nécessité de rétablir l'équité.
La Chambre a voté ce jeudi l'abolition immédiate du coefficient de 0,66 (porté à 0,69 pour les années 2019 et 2020) qui affecte les cotisations des indépendants pour le calcul de leur pension. En clair, cela signifie que jusqu'à présent, quand un indépendant versait un euro pour sa pension, seuls 66 centimes étaient pris en compte (69 en 2019 et 2020). À l'arrivée à 65 ans, le montant versé est automatiquement "écrasé" et dépasse rarement et de très peu le minimum garanti aux salariés. L'existence de coefficient explique que la pension moyenne soit de 935 euros pour un indépendant et 1.374 euros pour un salarié !
Cela fait trente ans qu'UCM dénonce les trop faibles montants versés aux indépendants retraités. De sondage en sondage, c'est un sujet de préoccupation pour plus de 80 % des actifs. La première revendication a été l'alignement sur le revenu minimum de survie garanti aux personnes âgées, ce qui a été réalisé en 2004. L'objectif suivant, de l'alignement sur le minimum garanti aux salariés, a été atteint en 2017.
Il restait alors à supprimer le coefficient de 0,66, qui empêche une réelle proportionnalité des retraites. Introduit il y a plus de cinquante ans, dans un autre monde, il n'a plus aucune justification valable.
Quatre années de travail de conviction et d'argumentation sont aujourd'hui récompensées. Une injustice est corrigée.
Il faut toutefois préciser que les effets de cette suppression ne seront que très progressifs. Rien ne change pour les indépendants déjà retraités. Ni pour la valorisation des années antérieures à 2021.
Les premiers à bénéficier d'une amélioration seront donc ceux qui prendront leur pension en 2022. Mais en l'absence de rétroactivité, seules les cotisations versées cette année ne seront pas artificiellement réduites. Les starters de cette année seront les premiers à toucher une pension totalement proportionnelle, en principe dans quarante-cinq ans soit en 2066.