Une enquête UCM auprès des commerçants indépendants indique que leur situation continue de se détériorer. La fin de l'obligation de recevoir sur rendez-vous, le 26 avril, n'a pas ramené le chiffre d'affaires à la normale. Ils sont 82 % à vendre moins qu'il y a deux ans. La réouverture partielle de l'horeca, le 9 juin, est source d'espoir. Mais le besoin d'argent frais grandit et le découragement gagne du terrain.
Le chiffre d'affaires ne redémarre pas, le manque de liquidités s'aggrave : la situation est extrêmement difficile dans le commerce indépendant. Une enquête UCM (363 réponses) indique que 65 % des patrons ne sont pas certains de pouvoir poursuivre leur activité.
Les magasins sont ouverts, oui, mais dans quelles conditions ? L'horeca est alors fermé. Le nombre de clients est limité. Le télétravail retient de très nombreux salariés à domicile. La vie sociale et culturelle est à l'arrêt. Ajoutez une météo de printemps pourrie et concluez que le shopping plaisir n'a pas repris.
L'obligation de ne recevoir les clients que sur rendez-vous entre le 27 mars et le 26 avril n'a été qu'un coup supplémentaire. La levée de cette restriction n'a entraîné une hausse notable du chiffre d'affaires que pour 30 % des commerçants. Ailleurs, les recettes stagnent et restent faibles.
En comparaison avec le printemps 2019 (le dernier avant la crise), 8 % seulement des commerçants ont vu leur chiffre d'affaires augmenter ; 10 % ont pu le maintenir. Tous les autres enregistrent une perte de recettes, estimée par 45,5 % d'entre eux (presque un sur deux) à plus de 30 %, voire plus de 50 %.
Ils sont pratiquement unanimes à estimer que la poursuite des aides est nécessaire : soutien accru de la Région, prolongation du droit passerelle. Pour se remettre de la crise, trois sur quatre auront besoin de liquidités. Près de 40 % des commerçants évaluent le montant nécessaire à plus de 10.000 euros, ce qui nécessite une mobilisation des banques et des organismes publics de crédit.
La réouverture de l'horeca le 9 juin et la levée d'une série de restrictions permettent d'espérer une reprise. Il est évident que la plupart des commerçants n'attendent cependant pas de miracle et de ruée dans les magasins. Il faudra sans doute attendre le bilan des soldes et la fin de l'été pour mesurer les changements d'habitudes des consommateurs.
En ce qui concerne les soldes, il n'y a pas de majorité pour modifier les dates habituelles, du 1er au 31 juillet. Le report au mois d'août de 2020 n'avait pas eu l'effet escompté.